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BRETAGNE MA VIE

Région Bretagne

DE MANIÈRE GÉNÉRALE QUELS SERONT LES OBJECTIFS ET LES MOYENS POUR LA CULTURE, ET PLUS PARTICULIÈREMENT POUR LES MUSIQUES ACTUELLES, DURANT VOTRE MANDAT ?

Notre volonté sera d’inscrire notre filière musicale dans une approche d’économie circulaire, de
développement durable, avec notamment une attention toute particulière à nos responsabilités
sociétales. Du berceau au berceau ! Un accompagnement planifié sur 5 ans des acteurs avec des
objectifs à tenir sur ces enjeux sur 3 ans, puis une évolution sur 2 ans vers un mentorat des acteurs
accompagnés permettront ainsi de travailler à régénérer notre secteur et encourager les jeunes
porteur(se)s de projets à rejoindre le secteur de la culture, et plus particulièrement le monde des
musiques actuelles. Ce dispositif sera renforcé à la fois par un fléchage d’aides financières, mais
également par un apport en expertise du monde de la société civile (ex : RSE, pratiques
environnementales, projections numériques, modélisations économiques, consommation durable…)
en complément de l’expertise acquise pendant toutes ces années par nos acteurs de la musique. Si la
culture n’a pas pour vocation première le profit, pour autant elle doit aussi avoir son propre modèle
économique qui soit basé sur un équilibre mêlant pratiques commerciales, et nécessaires prises de
risques artistiques. Nous encouragerons la transversalité de ce secteur pour se projeter plus encore
vers le secteur de l’économie circulaire, de l’économie sociale et solidaires pour favoriser une
horizontalité qui permette aux lieux de pratiques et de diffusion musicale de participer activement à
l’évolution de nos sociétés, vers plus de vertus environnementales, de besoin de lien social, de
représentativité, d’équité, de parité.
En s’inspirant de la dynamique des tiers lieux, et ce besoin de cohésion sociale des territoires, nous
travaillerons à sortir de cette « sanctuarisation » de nos lieux conventionnés, accompagnés, pour en
faire des lieux plus ouverts de partages de vie : ateliers de réemploi, upcycling, potagers partagés, co
workings, cantines bio, débats de sociétés, … tout ce à quoi les jeunes générations aspirent, et les
plus anciennes postulent. Nous devons, tout en préservant l’ADN musical de nos lieux, sortir de cette
« monoactivité » parfois trop cloisonnée, isolante, pour porter des projets de lien social et composer
avec les pratiques vertueuses qui évolueront avec les générations qui l’attendent aujourd’hui. La
musique est un ciment, nous devons maintenant réfléchir à comment bâtir des édifices qui ne soient
pas «bétonnés», fermés, mais au contraire ouverts, innovants par leurs (eco)conceptions et leurs
aspirations. Nous devons sortir de cet héritage des années 90 qui a posé les fondements de notre
secteur. Ils ont été nos piliers et ont écrit l’histoire des musiques actuelles. Il ne faut rien renier.
Simplement, aujourd’hui, il ne s’agit plus d’attenuer, nous devons tous nous adapter aux nouveaux
paradigmes. La société va basculer, et les acteurs des Musiques Actuelles devront y contribuer, leur
rôle est essentiel à l’équilibre de notre vie en commun. Bretagne Ma Vie sera moteur pour assurer,
au même titre que l’indispensable et urgente transition écologique, une transition culturelle qui
protège nos sociétés de l’effondrement de nos (bio)diversités. Nous mobiliserons ainsi un plan d’aide
et de soutien pour ce secteur qui soit inspiré d’approches telles que la convention citoyenne pour le
climat. Un projet de société qui se construise non pas par les oppositions et l’ostracisme, mais par
nos fondamentaux que devraient être l’éducation, le culturel, le social, l’environnement, l’économie.
La question de l’équilibre économique se posera ainsi car il faudra envisager un élargissement des
profils de recrutement et des besoins humains, donc de l’emploi, répondant à cette nécessaire
amplitude horaire et ces besoins en disponibilité. Nous pourrons alors croiser les financements,
imaginer de nouveaux modèles économiques, de nouvelles pratiques. Et nos lieux de musiques, sans
perdre leur raison d’être, essentielle, élargiront leurs compétences et leurs champs d’attractivités,
(re)prenant place au coeur même de la cité, dans une société qui a tant besoin qu’on lui ouvre de
nouveau les portes d’un avenir raisonné et partagé.

COMMENT COMPTEZ-VOUS CONSOLIDER, PÉRENNISER ET DÉVELOPPER L’EMPLOI ARTISTIQUE ET L’ACTIVITÉ DES PROFESSIONNEL·LES ?

En liant le développement de tiers lieux et le nécessaire besoin de relance de note ruralité pour
qu’au même titre que les centres urbains, les pratiques artistiques, la diffusion culturelle y soient
largement déployées, sans pour autant envisager de construire de nouveaux lieux, mais plutôt de
réhabiliter le vivant. Nous renforcerons le lien avec le monde de l’éducation pour continuer à infuser
aux jeunes générations le besoin de culture, et de musique. Nous serons attentifs aux projets de
quartiers dans leur volonté de réappropriation de l’espace public et du vivre ensemble. Enfin, avec
l’appui de l’Etat et du PASS culture, nous travaillerons à consolider le dispositif tout en l’améliorant si
besoin par un complément en visibilité et en soutien financier. Une plateforme régionale sera ainsi
crée pour apporter visibilité et fluidité aux porteurs de projets dans leurs volontés de proposer
d’entreprendre. Nous abandonnerons les appels d’offres, trop lourds, trop éloignés, pour proposer
des appels à initiatives et à idées. Avec Bretagne Ma Vie, à la région, nous serons conscients que
nous ne détiendrons pas le monopole de la conception. Non, nous serons là pour la nourrir, pour
l’accompagner. Nous serons là pour chaque structure proposant innovation et création, nous serons
là pour chaque citoyen portant un projet pour la société et son besoin vital de vivre ensemble.

COMMENT ENVISAGEZ-VOUS LE DÉVELOPPEMENT DES PRATIQUES MUSICALES ET UNE MEILLEURE PRISE EN COMPTE DES DROITS CULTURELS ?

Nous veillerons en premier lieu, avec le travail local des structures accueillantes, à relancer la
pratique de la musique en groupe, et notamment relancer les espaces de répétitions en identifiant si
besoin les freins et les raisons d’un retour qui ne viendrait pas après plus d’un an de fermeture et
d’éloignement de nos lieux de musique. Nous nous intéresserons aussi à la question des pratiques
musicales et notamment les raisons sociétales d’une présence féminine forte dans les conservatoires
et l’apprentissage de la musique qui ne se traduit pas ensuite dans la représentativité des pratiques
musicales en groupes. Il y forcément une explication, nous y travaillerons. Nous veillerons tout en
étant attentif aux pratiques de la musique traditionnelle, à ce que la diversité des genres et des
esthétiques soit défendue. Chacune doit pouvoir trouver sa place dans la formidable mosaïque
qu'incarne potentiellement les pratiques musicales. Nous y veillerons, et de la diffusion et la mise en
valeur de certaines esthétiques parfois sous représentées, se traduisent ensuite la pratique en plus
grand nombre. Cela s’inscrit dans une prise en compte des droits culturels.

QUELLES SONT VOS AMBITIONS ET LES ACTIONS CONCRÈTES QUE VOUS SOUHAITEZ MENER POUR SOUTENIR LE SECTEUR DES MUSIQUES ACTUELLES DANS SES ÉVOLUTIONS (ÉGALITÉ ET LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET VIOLENCES, TRANSITION ÉCOLOGIQUE, ...) ?

Nous avons en partie répondu plus haut. Projeter le secteur des musiques actuelles dans une
approche d’économie circulaire, c’est déjà apporter une partie de la réponse. Eco conception, bio
sourcing, économie de la fonctionnalité, achats durables, consommation responsable,
réemploi/recyclage… Imposer dans nos critères d’accompagnement sur 5 ans une approche de
responsabilité sociétale sur des questions de gouvernance, de loyauté des pratiques, de
développement local, des droits de l’homme, c’est accompagner les acteurs vers une prise en
considération de ces enjeux de sociétés. Notre proposition de planification sur 5 ans dans
l’accompagnement des projets nous permettra sur une première période de 3 ans d’accompagner les
acteurs dans leur modélisation économique et un apport en expertise connexe, puis dans les 2 ans
qui suivront, de cet accompagnement, ils accompagneront de leur propre écriture de porter de
projet de nouveaux acteurs entrants du secteur dans une approche de mentorat. Une attention
toute particulière sera apportée à l’éco fonctionnalité des projets (mutualisation, achats communs,
sobriété). Une transmission consolidée et envisagée pour une boucle circulaire qui nourrira toute la
filière, ceci sans questionnement de taille de structure, mais dans une approche de cohérence et de
perspicacité de projet pour un rayonnement complet sur notre territoire.

COMMENT SOUHAITEZ-VOUS SOUTENIR ET ENCOURAGER LES COOPÉRATIONS ENTRE ACTEURS, ACTRICES DES MUSIQUES ACTUELLES ET COLLECTIVITÉS ?

Il existe déjà des acteurs qui travaillent à coordonner et faciliter les coopérations. Nous
cartographierons dans un premier temps l’équilibre existant pour identifier les éventuels points de
déséquilibres. Nous serons particulièrement attentifs à un rayonnement culturel exhaustif et
représentatif de chacun de nos territoires, en tenant compte de son histoire et de ses pratiques socio
culturelles. Notre volonté sera de répondre aux besoins de toutes les composantes et nous
veillerons, si certains manques se font jour, à trouver un nécessaire besoin d’équilibre pour préserver
la diversité et la pluralité des acteurs. Un conseil des sages sera créé, laboratoire d’idées lié au
secteur, renouvelé tous les ans, portant une représentation aussi bien professionnelle amateur et
d’usagers, donc citoyenne, et chargée de mener, en héritage à chaque renouvellement du conseil des
pistes prioritaires de réflexion en fonction des besoins et des attentes citoyennes. Ces dernières,
nous en sommes convaincus, étant le parfait reflet des besoins et attentes en coopération entre
acteurs des musiques actuelles. Une attention particulière sera aussi apportée à une volonté
d’exportation de notre filière et des stratégies à mettre en place pour veiller à la représentativité de
nos actrices et nos acteurs dans leur diversité sur le territoire nationale et international. La Bretagne
rayonne dans le monde, nos acteurs de la musique doive en profiter !

BZH - Bretagne ma vie: Programme
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